(A.P.Hawzah) -Le mois béni de Ramadan est le printemps du festin coranique et des invocations divines, où chaque jour offre une précieuse opportunité de se connecter au ciel de la spiritualité et d'entreprendre un cheminement divin. Dans cette perspective, feu Ayatollah Mojtahedi Tehrani, dans l’une de ses conférences, a expliqué la prière du 20e jour du mois béni de Ramadan, que nous vous présentons.
Invocation du 20ème jour du mois de Ramadan
اللهُمَّ افْتَحْ لى فيهِ ابْوابَ الْجِنانِ، وَاغْلِقْ عَنّى فيهِ ابْوابَ النّيرانِ، وَوَفِّقْنى فيهِ لِتلاوَةِ الْقُرْآنِ، يا مُنْزِلَ السَّكينَةِ فى قُلُوبِ الْمُؤْمِنينَ
"Ô Seigneur! Ouvrez-moi les portes du paradis ce mois-ci, fermez devant moi les portes de l’enfer et donnez-moi l’occasion de réciter le Coran, Ô toi qui envoie la tranquillité dans les cœurs des croyants!"
Dans cette noble prière, qui est un trésor spirituel du mois béni de Ramadan, le serviteur demande trois choses fondamentales à Allah Tout-Puissant :
L’ouverture des portes du Paradis.
La fermeture des portes de l’Enfer.
La réussite dans la récitation du Coran.
Harmonie entre les actes et les paroles dans la vie spirituelle
Ces trois demandes sont en réalité interconnectées et complémentaires. En effet, en récitant et en méditant sur le Coran, l’homme découvre le chemin du bonheur et du Paradis et s’éloigne de la voie de la misère et de l’Enfer.
Cependant, il est important de noter que l’exaucement de cette prière exige des efforts et des actes de la part du serviteur. Il ne suffit pas de demander avec des paroles ; il faut emprunter le chemin du Paradis et accomplir de bonnes œuvres. Par exemple :
Aider les nécessiteux, fournir les besoins essentiels aux familles démunies, faire des aumônes dans le chemin d’Allah tout en respectant la dignité et l’honneur du bénéficiaire, tous ces actes ouvrent les portes du Paradis à l’homme.
De même, demander à Allah de fermer les portes de l’Enfer doit s’accompagner d’une abstention réelle des péchés et des mauvaises actions. Il est impossible de demander à Allah de nous éloigner de l’Enfer tout en ayant des comportements qui mènent à l’Enfer.
En vérité, cette prière est un engagement du serviteur qui souhaite, par ses bonnes actions, suivre le chemin du Paradis et éviter la voie de l’Enfer.
L’adhésion à la Wilayah : la clé principale pour entrer au Paradis et échapper à l’Enfer
Dans ce contexte, Allah a facilité le chemin du salut pour Ses serviteurs. Certains, comme Ja'far Tayyar, par leur martyre dans le chemin d’Allah, s’élèvent au Paradis avec deux ailes spirituelles et entrent directement sans passer par le pont Al-Sirat.
Ce pont, plus fin qu’un cheveu et plus tranchant qu’une épée, ne peut être traversé qu’avec la « lumière de la Wilayah des Gens de la Maison (Ahl al-Bayt) ». Cela montre que l’adhésion à la Wilayah et le suivi des Gens de la Maison (Ahl al-Bayt) sont les clés principales pour entrer au Paradis et échapper à l’Enfer.
Ainsi, cette noble prière nous enseigne que le bonheur ultime dépend de trois éléments essentiels : les bonnes actions, la piété et l’adhésion à la Wilayah. Ces trois éléments doivent être réunis pour que l’homme atteigne son but suprême, qui est d’entrer au Paradis divin. Réciter cette prière est en réalité une manière de renouveler notre engagement envers Allah pour avancer sur ce chemin sublime.
Explication et interprétation des récits sur la Wilayah et les récompenses de la piété
En poursuivant l’explication de la prière du 20e jour, des récits précieux sur le rôle de la Wilayah et de la piété dans le bonheur éternel sont cités. Voici une interprétation organisée à ce sujet :
Selon les récits, le Prophète (PSL) et l’Imam Ali (as) se tiendront à l’entrée du Paradis au Jour du Jugement, et, tels des gardiens des frontières, vérifieront les passeports de la Wilayah des individus. Cette analogie avec les gardes-frontières mondains offre une image claire de l’importance de l’adhésion à la Wilayah.
De la même manière qu’il est nécessaire d’avoir des documents valides pour traverser les frontières terrestres, il est indispensable de posséder le « visa de la Wilayah » pour entrer au Paradis.
Parmi les personnes spéciales, il y a celles qui, grâce à leurs actes particuliers, entrent directement au Paradis sans avoir besoin de traverser le pont Al-Sirat. Ces personnes s’élèvent avec deux ailes spirituelles, et lorsque les gens du Paradis leur demandent comment elles ont atteint cette position, elles mentionnent deux caractéristiques importantes :
La satisfaction et le contentement avec le minimum de ce monde
L’abstention des péchés en secret et dans la solitude
Pour confirmer l’importance d’éviter les péchés en secret, l’histoire de Ibn Sirin, le célèbre interprète des rêves, est mentionnée.
L’histoire d’Ibn Sirin, le célèbre interprète des rêves
Dans sa jeunesse, alors qu’il était apprenti chez un marchand de tissus, Ibn Sirin s’est retrouvé dans une situation où une femme a tenté de le séduire. Malgré sa jeunesse et sa beauté, il a fui le péché en se souillant extérieurement pour préserver sa pureté intérieure.
En récompense de cet acte, Allah lui a offert un vêtement paradisiaque qui ne s’est jamais usé, ainsi que le savoir de l’interprétation des rêves.
Cette histoire met en lumière une vérité importante :
Le savoir de l’interprétation des rêves, qui est une science divine particulière, ne dépend pas nécessairement des études académiques. Il s’agit d’un don divin accordé à ceux qui font preuve de piété et d’abstinence.
L’abstention des péchés en secret et dans la solitude.
Comme l’ont recommandé de nombreux érudits, pour recevoir ce savoir, il est conseillé de réciter fréquemment la sourate Youssouf et de ne pas raconter ses rêves à n’importe qui.
Ces récits et histoires insistent sur deux principes fondamentaux :
Les récompenses divines, qu’elles soient dans ce monde ou dans l’au-delà, sont le fruit des bonnes actions et de la vraie piété.
L’ouverture des portes du Paradis à l’homme nécessite une combinaison d’adhésion à la Wilayah, de piété en public et en privé, et de satisfaction dans la vie mondaine.
Dans la partie de la prière où il est dit :
وَأَغْلِقْ عَنِّی فِیْهِ أَبْوابَ النِّیْرانِ
« wa aghliq ‘annī fihi abwāba al-nīrān », une demande profonde est formulée pour se protéger des comportements et des actions qui mènent à l’Enfer.
Cette demande est en réalité un engagement du serviteur à s’éloigner des péchés et des mauvaises actions.
La réussite dans la récitation du Coran
وَوَفِّقْنِی فِیْهِ لِتِلاوَةِ القُرْآنِ
L’expression « wa waffiqnī fihi li tilāwati al-Qur’ān » souligne l’importance de l’intimité avec le Coran durant le mois béni de Ramadan.
Les récits insistent sur le fait que la récitation du Coran pendant ce mois a une valeur et une récompense doublées. Pour profiter pleinement de cette opportunité spirituelle, il est recommandé d’organiser un programme régulier de récitation :
Récitation à l’aube, avant l’appel à la prière du matin.
Lecture d’une partie après la prière du matin.
Récitation avant la prière de midi.
Lecture après la prière de l’après-midi.
Récitation au moment de la rupture du jeûne.
La descente de la quiétude et de la sérénité
L’expression:
یا مُنْزِلَ السَّکِینَةِ فِی قُلُوبِ المُؤْمِنِینَ
« yā munzil al-sakīnah fī qulūb al-mu’minīn » fait référence à l’un des signes les plus importants de la foi : la sérénité et la quiétude intérieure.
Cette caractéristique, visible dans la vie des grandes figures religieuses comme feu Ayatollah Behjat (ra), est le fruit d’une foi sincère et d’une relation profonde avec Allah Tout-Puissant. Cette sérénité et cette quiétude :
Sont un signe de la perfection de la foi.
Se manifestent dans le comportement et les attitudes.
Ont un impact spirituel sur les autres.
Ces trois demandes, prises ensemble, tracent un chemin complet pour l’élévation spirituelle de l’homme durant le mois béni de Ramadan :
L’abstention des péchés (fermer les portes de l’Enfer).
Une connexion avec la parole divine (récitation du Coran).
L’atteinte de la sérénité spirituelle (descente de la quiétude).
En résumé, cette prière nous enseigne que pour atteindre le bonheur véritable, il faut simultanément avancer sur le chemin de la piété, s’attacher au Coran et atteindre l’état de quiétude et de certitude intérieure. Ces trois éléments, ensemble, garantissent le bonheur terrestre et éternel de l’homme.
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